Rencontrés en exclusivité pour notre blogue Nitro Valium inc., Jean Charest et Line Beauchamp ont accepté de répondre à 7 questions en rafale de notre journaliste.
N.V. Bonjour monsieur Charest et madame Beauchamp. Vous allez bien?
J.C. Oui. Il vous reste 6 questions.
L.B. Ouais, c'est comme Jean dit, il vous reste 6 questions.
N.V. Bon... ça commence fort. Allons au vif du sujet, dans ce cas. Croyez-vous sincèrement que le mouvement étudiant pourra être jugulé avant les prochaines élections?
J.C. Je suis content que vous utilisiez le terme "jugulé". Ça nous renvoie directement au terme "jugulaire", comme dans "veine jugulaire" et ça signifie que, hors de tout doute, le mouvement étudiant est composé de vampires qui veulent nous mordre la veine jugulaire. Et ça explique toutes ces manifestations nocturnes.
L.B. C'est comme Jean dit. Gabriel Nadeau-Dubois c'est Dracula.
N.V. Madame Beauchamp, la population du Québec, du moins celle qui ne se nourrit pas d'informations fournies par V télé, Radio X ou Québecor, s'interroge sur vos liens possibles avec un entrepreneur haut placé dans la mafia. Vous ne croyez pas que vous perdez en crédibilité devant les étudiants, à jouer à la défenderesse du bien commun?
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| Jean Charest dans les estrades lors de l'émeute à Victo. |
J.C. Accuser la Ministre de l'éducation de la sorte, c'est ignoble et ça m'indigne. J'en ai des frissons dans les mentons. N'oubliez pas qu'un étudiant portant le carré rouge a été photographié en train de fumer et de parler au cellulaire juste avant une manifestation qui a tourné à l'émeute. Ce que ça me dit, c'est que tous les porteurs de carrés rouges sont des émeutiers toxicomanes millionnaires anarchistes qui n'ont pas de leçons de morale à donner au gouvernement, qui ne fait que son devoir.
L.B. Ouais, c'est comme Jean dit. Des devoirs pis des leçons.
N.V. Il semble que des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour dénoncer les exactions policières lors des manifestations. Un enregistrement circule d'ailleurs sur la toile où l'on entend des policiers de la SQ rire et viser directement les manifestants avec les mêmes armes qui ont envoyé des étudiants aux soins intensifs. Ne croyez-vous pas qu'il serait de votre devoir de condamner à votre tour la violence policière?
J.C. Écoutez, les policiers font leur travail et c'est tout. Toutes les études démontrent que rire au travail est bon pour diminuer le stress et passer de meilleures journées. En plus, leur travail, c'est de protéger le Québec contre de dangereux anarchistes toxicomanes violents et riches, donc c'est primordial. En plus, une fois qu'ils ont déclaré une manifestation illégale, ou un peu avant, c'est selon, ils ont tout à fait le droit de malmener les jeunes qui sont devant eux. C'est légal, donc c'est correct, on a pas de questions à se poser. Les autres, ils ont juste à crisser leur camp et il ne leur arrivera rien.
L.B. Ouais, c'est comme Jean dit. Qu'ils crissent leur camp.
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| Un gros douze pouces... |
N.V. Mais quand-même, vous ne trouvez pas qu'il serait temps de trouver une véritable sortie de crise? Tenter de faire perdre la face à vos interlocuteurs dès le lendemain de la signature d'une entente de principe avec le mouvement étudiant était plutôt mal avisé, non?
J.C. Franchement, je trouve vos questions tendancieuses. On dirait que vous revenez sur le même mode négatif que celui que vous aviez adopté en écrivant cet immonde article sur mes pseudo liens avec la chaîne Subway lors de la commission Bastarache (N.D.L.R.
cliquez ici pour l'article en question). Tout ça, c'est la faute de la chef de l'opposition qui entretient l’ambiguïté sur sa position par rapport au carré rouge. Et en plus, quand on y pense, le rouge c'est la couleur du communisme. Donc, la chef de l'opposition s'identifie à Che Guevara. Je serais pas surpris qu'on apprenne qu'elle est déjà allée à Cuba prendre de la drogue avec les étudiants toxicomanes riches qui veulent voler les honnêtes travailleurs de la classe moyenne. Voyons, j'ai ben faim, me semble que je mangerais un Subway...
L.B. Ouais, c'est comme Jean dit, un gros douze pouces...
N.V. Jacques, la lumière flashe, as-tu vérifié les piles de l'enregistreur?
J.C. Il vous reste 1 question.
L.B. Ouais, c'est comme Jean dit. Il vous...
J.C. Ta yeule, Line.
L.B. Ouais, c'est comme Jean dit. Ta yeule, Line.
N.V. Bon, je ne peux pas dire que cette entrevue va me manquer, en fait. Dernière question: avec cette belle grosse diversion politique que vous a offerte le mouvement étudiant, vous allez forcément en profiter pour lancer des élections au printemps, si?
J.C. Encore une fois, c'est une question très tendancieuse et dirigée, mon cher. Il serait ignoble de lancer des élections sur cette thématique, alors même que le gouvernement du Québec a démontré tout son savoir-faire dans ce dossier. Nous avons reculé à de trop nombreuses reprises, pensons ici au Suroît, au Mont-Orford, au financement des écoles juives, au gaz de schiste et j'en passe! Certains disent même qu'on est comme un camion à vidanges sur lequel on peut lire "attention, je recule fréquemment." Je crois qu'il est temps de démontrer toute la fermeté avec laquelle nous pouvons gouverner, en fessant sur ces dangereux anarchistes révolutionnaires communistes toxicomanes riches, voleurs d'impôts qui sont, toutes les études le démontrent, en train de planifier un assassinat de masse à l'aide de leurs Iphones et ce, dans des voitures de l'année! Ils ont de la peine et ils menacent de voter pour l'autre torche? Pis, ça? Pis ça?
L.B. Ouais, c'est comme Jean dit. Pipi caca.
N.B. Message subtil à tout drettiste frustré non habitué à lire, mais surtout à lire au second degré: c'est des blagues, me lancez pas des roches, je la menace pas pour vrai, votre libarté.
